Le 17 juillet, Ghislaine de Sury nous a quittés, entourée des siens dans le Château de Frontenay qui lui était si cher.

Mais pour nous, ses compagnes et compagnons d'écriture, c'est à Vaison-la-Romaine qu'elle va manquer. Là où, depuis 1986, elle venait, presque chaque année, donner un coup de pouce à sa plume, affiner ses projets, essayer de nouveaux thèmes. Là qu'est né son magnifique livre, Le goût de vieillir, paru l'automne dernier aux Éditions de la Martinière. Là qu'elle portait aussi son regard acéré mais bienveillant sur les textes des autres, réunis avec elle en atelier d'écriture.

Pour moi, c'est aussi un petit bistrot de Vallorbe qui va manquer, là où nous nous retrouvions - à mi-chemin entre Frontenay et Lausanne - pour travailler ensemble sur les détails de son livre. Rencontres de travail ardues mais combien chaleureuses, affectueuses même, vécues dans une confiance totale.

Nous nous consolerons, un peu, avec le succès qu'a rencontré son livre dans les mois qui ont précédé sa mort; mais surtout grâce à son message, celui d'une écriture salvatrice, seule parade contre ce qu'elle nommait l'inéluctable.

Le livre existe, la voix de Ghislaine se fera encore longtemps entendre. Mais Ghislaine, elle, nous manquera toujours.